La voile de Bérénice à la Galerie Ponzetta à Pietrasanta
Ultimes visions d’un marin désespéré
B.M. Deux lettres de l’alphabet dessinées à l’encre de seiche et du sang séché sur une toile devenue parchemin.
Deux initiales suppliant de le retrouver, ne pas l’oublier, de le chercher encore avec ses indications ou ce filin d’Ariane.
ph.Bernard Duyck
Mais la trace du marin solitaire avait disparue, mangée par le sable et le souffre mélangé au vent.
Restent, griffonnées sur ce morceau de voile de son bateau, -évaporé lui aussi au soleil de la Mer Rouge retirée depuis l’effondrement
du Rift- les ultimes visions d’un marin désespéré : paysages de pierres rouillées parcourus par d’antiques tortues taciturnes et des vents incessants;
Le géographe P. L’Hostis de Kervinic rapporte qu’il terminait sa mission près de l’ancienne Bérénice le long de la côte de la ci-dessus
nommée Mer rouge,
début de l’an 4002, lorsqu’un jeune Danakil migrant vers le Nord l’approcha, proposant en échange d’une gourde
d’eau claire le rouleau de voile devenue parchemin.