Voiles Voiliers Voileries

Nous sommes un certain nombre de recycleurs de voiles à présent, en Bretagne et ailleurs, à découper tous azimuts les voiles obsolètes des voiliers et les transformer en contenants ou sacs qui iront aux bras des unes et des uns cavalcader sur la …

terre.

ph. Vela Sardegna 

… et chacun s’appliquant à réaliser un objet digne d’être commercialisé, se sera

rendu compte de l’exceptionnelle nature du matériau qu’il recycle.

 

Sans rentrer dans les détails, on observe une impressionnante variété de voiles

selon la taille, le type de voilier et la fonction qu’elles occupent dans le gréement,

grand voile, génois, foc, spi, grand hunier volant

– ph.Vintage National Geographic

 

Etonnante variété des tissus : coton, lin difficiles à dénicher, aux synthétiques utilisés depuis près de 50 ans, duradon, dacron, mylar, kevlar, spectra, trilam à la structure hautement technologique.

Aux voiles tissées de coton, colorées bleues, oranges, rouges des vauriens à qui l’on faisait subir des dessalages à répétition dans les écoles de voiles bretonnes ou celles lourdes, des morutiers et autres coquilliers qui sortaient par tous les temps, se substituent pour la plaisance et les régates, des voiles poids plume, plates, parfois sans coutures et transparentes.

– ph. Vela Sardegna

Ces tissus obtenus par synthèse de composés chimiques et parfois armés RIPSTOP

font preuve face aux fortes tensions du vent d’un faible allongement (déformation),

de grande résistance, de longévité, de légèreté. L’entreprise  DIMENSION POLYANT

présente en Allemagne, Etats-Unis, Australie est une référence en ce domaine.

 

Le seul problème est que l’impact de ces voiles en terme d’émissions de gaz à effet

de serre, de bilan carbone ou d’empreinte écologique est aujourd’hui encore difficile

à évaluer, à partir du jour où elles s’abîment et où les particules de fibres deviennent

volatiles et susceptibles d’être respirées par les vivants.

– ph. Vela Sardegna

 

Emouvante -à nos yeux- l’évolution dans le Temps selon leur usage

-en principe, les voiles aussi s’usent si l’on s’en sert ! –

et quand elles sont “usagées” cela se voit :  elles ont le teint mat, ne brillent plus mais

dégagent le charme des peaux tannées par le soleil ou pour certaines en dacron

celui des coquillages polis et blanchis ;

ph. RdV

Le scotch double-face (ci-dessus détail d’un A.Alone 98 (Relations de voyages) réalisé avec un génois de Pen Duick VI) qui permet de retenir les lèses ou les pièces de renforts avant les coutures, (elles ne sont pas faufilées), transparait en gris ou en beige avec l’infiltration de poussières;

– ph. Vela Sardegna

Leur vécu se sent aussi au toucher : les fibres du tissu étirées ou cassées par le vent

et les manipulations ont rendu les voiles souples et silencieuses

– les voiles usagées ne font plus de bruit –

 

Remarquable surtout  la diversité -comme pour les vêtements-  des modes de conception et de fabrication des voiles : des plus basiques, les voiles de bateaux de

charters, aux voiles “haute couture” des grandes voileries telles que Ratsey& Lapthorn à Cowes (GB).