Un dimanche à Huelgoat sous le signe du “Divers”

 

En 1909 un Brestois de 31 ans s’enfonçait dans les forêts chinoises à la recherche du “Divers”, de l’Autre et de sa beauté.

Médecin, ethnographe, archéologue, poète, les stèles qu’il y  découvrira au bord des chemins, gravées de signes mystérieux,

représentèrent pour lui, autant une nouvelle forme visuelle de poésie qu’un symbole idéal.

Victor Segalen s’est vu rendre un bel hommage le week-end dernier à Huelgoat, à l’École de filles où la galeriste Françoise Livinec

avait invité écrivains (Kenneth White), professeurs de littérature,  peintres chinois et bretons à s’exprimer sur la philosophie du breton disparu.

 

 

Le peintre Wang XiaJian à ses pinceaux, dimanche après-midi sous le préau de L’Ecole des Filles devenue galerie d’art.  -photos Onnwen-

Au début du XXe siècle, l’auteur des “Immémoriaux”  (écrit après trois années dans les îles du Pacifique), de “Stèles” (au retour

de trois expéditions en Chine), de L’Esthétique du Divers (Essai sur l’exostisme) , avait le sentiment que la Terre rétrécissait, que le Monde devenait tiède et il s’en inquiétait.

Mais en 1919, lorsqu’il butte contre une roche et meurt dans “le bois d’en haut” (signification de Huelgoat en breton) un livre d’Hamlet

à la main, il n’imaginait sans doute pas l’émergence de ce nouveau monde étrange auquel nous participons  et des  liens étonnants qui relient

les hommes quelque soit leur domicile ou leur langage maternel.

 

Le QR code, ce code barre à deux dimensions reliant l’espace physique et l’espace numérique n’est-il pas un signe  du nouveau langageque nous apprenons, qui à inventer, qui à utiliser, qui à s’interroger?

Celui ci-dessus est celui du site de Relations de voyageset le sac réalisé avec une voile de spi recyclée est un “teabag” géant -son étiquette permettant de le rattraper au fond de la tasse-clin d’oeil à la navigation des Clipper ces voiliers géants du XIXe, chargés de thé, qui reliaient la Chine à l’Europe

(pour nous changer du jus de pomme ?).